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Viyé Diba
SENEGAL

Source : http://www.rurart.org

Contact : [email protected]

© Viyé Diba

 

Matières et pesanteur
bois rabbal et acrylique,
150 x 162 cm © ADAGP, Paris, 2003

 

Né en 1954, vit travaille à Dakar.

La peinture de Viyé Diba est en orbite autour de valeurs fondamentales. Abstraite, élaborée, ses centres ont pour nom matière, pesanteur et verticalité.

Elle est une danse africaine, musicale et physique, au delà du simple béat répétitif, une dynamique qui détruit l'attitude statutaire, ou plutôt la transpose, puisqu'à tout moment équilibre et verticalité sont respectés. Ses œuvres ne passent pas inaperçues. Outre leur dimension imposante, leur position au ras du sol, reflète cette manière qu'à Diba de tout ramener à la terre. Ne serait-ce que dans la façon de peindre, accroupi, cassé en deux. Le relief spatial rend compte des complicités, de l'articulation entre matériaux. Un objet de gravité apparaît parfois, souvent bas, ou haut, amis de toute façon attiré vers l'extérieur.

Des poches de matières, tissus, cordages ou grillages, parsèment ses recherches, son combat, gagnant au style du peintre le qualificatif d'art kangourou : hommage aux solidarité, générosité, proximité entre un corps et ses petits.

Les choix de Diba sont élégants, minutieux : acryliques toujours mariés à des substances végétales, forte corrélation entre l'état des couleurs et des matières, utilisation du bois, méticuleusement détérioré, accélérateur de rythme. La signature n'est pas systématique. Elle se trouve souvent au verso, pour ne pas fausser le contrat avec l'art. les silhouettes de Diba sont d'une facture plus fiable. Elles peuplent animent ou attirent l'attention.

Autre sensation diffuse : celle de débordement. Les toiles emballent le bois invisible. Comme si le tableau avait l'intention de s'accaparer l'espace au-delà des bords, accroissant encore l'impression de vide alentour. Le support toile perd sa neutralité. Il participe de l'information globale du travail. C'est un ensemble de bandes de Rabbal, linceul mortuaire tissé traditionnellement, cousues de façon imparfaite par d'es tailleurs du quartier. Une recette de ce grand Monsieur du peindre sénégalais pour faire entrer le populaire dans la danse, pour donner à la maladresse une dimension plastique.

Thierry Payet

 

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