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Farida Hamak
ALGERIE

Source : http://www.photosapiens.com

© Farida Hamak

 

Ma mère, histoire d’une immigration
(Récit) - Éditions Inas-Zelligue, Alger, 2004

 

Farida Hamak : Ma mère, histoire d’Une immigration

© Farida Hamak "Je suis née dans la guerre", dit Farida Hamak de sa terre d’origine : l’Algérie. En 1956, elle a six ans lorsque ses parents s’installent en France. Issue de la "seconde génération", prise entre l’Algérie et la France, elle vit le choc de deux cultures. Elle sera étudiante à la Sorbonne au début des années 70, puis bibliothécaire à la Sorbonne Paris III jusqu’en 1982. C’est un tour du monde et le hasard - un appareil photo acheté à Singapour - qui la mènent à la photographie. En 1977, un retour en Algérie sert de déclic : elle est photographe. La même année, elle commence à photographier sa famille sans savoir que ce travail au coeur de l’immigration prendra la forme d’un livre et d’un film. Membre de l’agence Viva dès 1980, elle s’installe à Damas et à Beyrouth où, de 1982 à 1984, elle couvre la guerre civile libanaise pour Newsweek. Elle publie Paix en Galilée, Beyrouth 1982 aux éditions de Minuit - un ouvrage collectif avec des photographes de Sipa Press. Elle est photographe pour le film libanais Une Vie Suspendue de Jocelyne Saab. À son retour du Liban, elle couvre l’OLP en exil, la condition de la femme au Sultanat d’Oman, puis réalise un reportage à Bagdad sur le fils de Saddam Hussein, Hoddai, avant d’arrêter la photographie politique. En 1987, elle est photographe de mode. En 1990, elle intègre, au titre de photographe et rédactrice en chef de mode, le bureau parisien d’Al Khaleejiah - premier groupe de presse du Moyen-Orient. Revenue au reportage en 1999, elle effectue des séjours réguliers en Algérie et travaille sur divers aspects de la société algérienne. Depuis 2003, de retour au Moyen-Orient - Syrie, Palestine, Irak, Liban, Jordanie -, elle reprend son travail sur les traces commencé en 1982. Ses photos paraissent dans Nazar (Éditions Nooderlicht, Hollande, 2004), ouvrage collectif qui réunit les reportages de photographes arabes. Parallèlement, elle publie son premier livre, Ma mère, histoire d’Une immigration (Maisonneuve et Larose, Collection Zellige, Paris, 2004). À la fois intime et pudique, l’hommage fait à sa mère permettra sans doute à beaucoup de femmes de se reconnaître.


“ J’ai commencé à photographier ma mère un jour d’été 1977 après une longue rupture. Ces images ont été comme un pont posé entre nous. Elles m’ont permis de revisiter les lieux de mon enfance jusqu’à ce jour de 1956 où nous avons quitté l’Algérie pour la France. Je suis née en Algérie, en 1950, dans la Mitidja. Je suis née dans la guerre. Plus tard, je suis allée m’y confronter, ailleurs, au Liban, en Irak, en Palestine. J’ai photographié les conflits, la souffrance. Pourtant, rien ne m’a semblé plus difficile que ce travail sur ma famille. Même s’il m’a donné du bonheur. Dans notre famille, parler de soi, se donner à voir, n’est pas coutumier. La photographie m’a appris à oser dire. À braver cette pudeur familière à mon éducation, tout en la respectant. Là où la parole se taisait, mes images, elles, ont choisi de parler. J’ai voulu écrire en images une mémoire des origines. Notre famille, son éclatement, son évolution jusqu’à l’éclosion de la troisième génération. Le choc des deux cultures, algérienne et française, puis leur conciliation. À travers l’espace nécessaire de la photographie, ma mère est devenue une femme, qui, sans le mesurer, parle des mères et de leur audace (parfois forcée) à changer les choses. Je rends ici hommage à son courage et à sa dignité, ainsi qu’à toutes les femmes de sa génération déracinée. Son déracinement m’a construite. ”

 

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