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Raymond BARTHES
MADAGASCAR

Source : Raymond Barthes "L’apprenti sorcier de l’émulsion"
Article paru dans Témoignages le mercredi 1er octobre 03
http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=1791

© Raymond BARTHES

 
 

RAYMOND Barthes fait partie de cette catégorie d’artistes qui se plaisent à dire qu’ils n’en sont pas. Timidité ou humilité face à son travail. Très certainement un peu des deux. Quoiqu’il en soit, ce photographe des Archives départementales qu’on imagine travaillant dans un studio sombre, sous ses flashs disposés de part et d’autre de son statif de reproduction, répétant inlassablement les mêmes gestes pour sauvegarder les précieux documents de la noble institution, est un véritable artiste. Le "GéoTrouvetout" de l’instantané, l’apprenti sorcier de l’émulsion, le magicien de la Kodachrome, c’est lui.
Né à Madagascar le 20 mai 1957, Raymond Barthes y passera les premières quinze années de sa jeunesse, puis poursuit ses études à Toulouse. C’est à l’école des Beaux Arts de cette même ville qu’il pratique la photographie, matière inscrite à son programme. Très vite il se découvre plus d’affinités avec la chambre noire que le fusain ce qui lui vaudra d’être remercié, ses professeurs n’appréciant pas son entêtement à développer son côté sombre dans le laboratoire de l’école.
Non découragé, il décide de passer son CAP de photographe, et enchaîne avec deux années expérimentales durant lesquelles le chômage viendra rythmer sa carrière artistique naissante. À 23 ans, il décide de repartir pour le continent qui l’a vu naître et fait escale à La Réunion où finalement il s’installe. À la recherche d’un emploi, il passe le concours des Archives départementales sans trop y croire et décroche "la timbale". Le voilà fonctionnaire.
Alors comment concilier un poste comme le sien et cette faculté à exercer son talent dans le domaine de la photographie. « Ma force, c’est d’avoir su rester amateur dans ma démarche photographique. Pouvoir faire ce que j’ai envie de faire, sans contraintes, sans la pression de la commande. C’est une vraie liberté, un luxe dont je ne me priverais pour rien au monde », avoue-t-il.

Travail sur Polaroid

Le travail qu’il expose à la Galerie Mosaïk au 1, rue Charles Gounod à Saint Denis, est l’aboutissement d’une recherche personnelle, empreinte d’une vision surréaliste inspirée d’une démarche artistique élaborée par plusieurs artistes aux Etats-Unis dans les années 80. Peut-être aussi, est-ce une revanche inconsciente après son renvoi de l’école des Beaux Arts de Toulouse. Qui sait ? « Pour mon travail sur les Polaroid, je me suis inspiré de techniques réalisées il y plus de vingt ans et que j’avais découverte dans une revue intitulée Zoom. À l’époque, j’avais trouvé cela bizarre. Et en 1990, je me suis dit, il faut que j’essaie. Je travaille plus par opportunité. Par coup de cœur. Il me restait des Polaroids et j’ai fait mes premiers essais. Le travail sur l’émulsion que l’on découvre naissante, que l’on transforme, a quelque chose de magique. Je fais corps avec elle, cela se rapproche de la gravure, je mords dans la matière. C’est une vraie recherche picturale. Et depuis dix ans, je ne cesse d’expérimenter cette technique. L’exposition est l’aboutissement de cette quête artistique ».
Adepte de la couleur, le noir et blanc reste pourtant pour Raymond Barthes son mode d’expression créatif préféré. « C’est sans nul doute le domaine où je m’accomplis réellement. Pour l’anecdote, il m’est déjà arrivé de me retrouver devant un instant magique, de tellement m’en imprégner que je n’ai pas déclenché pour garder en mémoire l’image subliminale de ce moment subtil et à jamais disparu. C’est assez contradictoire. On photographie pour garder une trace, non ? »
Les références de Raymond Barthes en photographie sont multiples. Ne lui demandez pas de noms d’auteurs qu’il admire, il ne s’en souvient pas. Il n’a retenu que leurs œuvres, gravées à tout jamais dans son esprit : « En chaque photographe, qu’il soit photographe de quartier, de mode, de presse ou d’illustration, il y a un moment dans son existence où il a forcément fait de grandes choses. Et c’est cela que je retiens. Pas qui il est ».


Pourquoi un cycle d’expositions ?

L’agence Mosaïk, en organisant des expositions photographiques dans ses locaux participe à valoriser le travail de ses partenaires. Avec ce nouvel espace, lieu de rencontres et de partages, Mosaïk entend apporter sa petite pierre à l’édifice culturel de La Réunion.
L’agence veut donner aux photographes et aux illustrateurs les moyens de s’exprimer et leur permettre de faire apprécier leur travail au plus large public.
Un projet qui devrait dans un avenir proche permettre à des artistes de la région de venir exposer à la Réunion. Nombre de talents sud-africains, malgaches, mauriciens et seychellois restent inconnus sur notre île. Découvrir de nouveaux talents dans la région, permettre à des jeunes Réunionnais d’exposer. C’est une démarche nouvelle pour Mosaïk mais qui rejoint le but qu’elle s’était fixé dès sa création : jouer un rôle prépondérant dans le paysage artistique de la photographie et de l’illustration. Un domaine qui est au jour d’aujourd’hui en pleine effervescence, avec la multiplication des supports de diffusion et notamment la toile tissée par internet, véritable lieu d’échanges inter-culturels qui ne connaît pas de frontières.
Après Jean-Patrice Caumes, Raymond Barthes expose. Suivront par la suite Jean-Noël Enilorac et Rémy Ravon. Les autres partenaires de l’agence ne sont pas pour autant oubliés : les projets se multiplient et une grande majorité travaille déjà à une exposition commune sur le thème du 20-Décembre, exposition prévue pour fin novembre.

Qui est Mosaïk ?
Depuis mars 1999, l’agence Mosaïk réunit dans sa banque d’images plus de 70.000 clichés à travers le regard de plus de soixante photographes et illustrateurs. Ce fonds iconographique s’enrichit régulièrement pour offrir un panorama diversifié de la zone océan Indien.
L’objectif de l’agence, créée par Pierre Marchal, « est d’apporter une réponse efficace à toute communication visuelle, pour devenir un interlocuteur privilégié de tous ceux, agences de publicité et de communication, entreprises privées et institutions qui entendent apporter une place privilégiée à l’image ».
« Le site internet mosaikphoto.com a permis de passer à la vitesse supérieure », expliquent les responsables de l’agence, « avec la possibilité de visualiser plus de 10.000 visuels en ligne et de les commander par internet. Pour une plus grande réactivité et un plus grand confort d’utilisation ».
« Une partie dynamique a permis dernièrement au site de proposer une plus grande réactivité en offrant une information sur la photographie régulièrement réactualisée », poursuivent-ils, « on retrouve ainsi une rubrique "Édition" dans laquelle figurent tous les ouvrages sur l’océan Indien où la photographie tient une place importante. Une rubrique "Expos", où sont annoncées les manifestations photographiques à La Réunion, mais aussi une partie auteurs, reportages, cartes postales et fonds d’écran qui viennent compléter le site, en constante évolution et qui vous réserve encore quelques surprises dans un avenir proche ».

 

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